Stress thermique des vaches laitières Des levures pour améliorer l’efficacité alimentaire

Le stress thermique peut engendrer des pertes économiques. Des études estiment que 80% de ces pertes sont associées à la perte de productivité (-10 à -35% de lait), et 20% à des problèmes de santé (mammites, baisse de reproduction, acidose…). (© DR)

« Les vaches laitières sont très sensibles au stress thermique, rappelle la société Lallemand. La chaleur peut causer des pertes financières importantes pouvant aller jusqu’à 400 € par vache ». Le stress thermique est défini par la température ambiante, mais aussi par le taux d’humidité de l’air, qui amplifie l’effet de la chaleur. Ce stress est alors défini par un index température-humidité ou index TH (voir tableau ci-dessous). De récents travaux de l’Université d’Arizona ont montré que le stress thermique était largement sous-estimé en production laitière, surtout sous nos climats tempérés.

« La zone de confort thermique de la vache est plus étroite qu’on ne le pensait, fait remarquer Lallemand. Jusqu’ici on évaluait le seuil critique de stress thermique à un index TH de 72 ; aujourd’hui, on sait qu’un index TH de 68 (par exemple 22°C avec 45 % d’humidité) est suffisant pour que la vache soit affectée et que la production laitière commence à baisser. Dans la majorité des régions, nous nous apercevons que ce seuil est facilement atteint ».

Viser une meilleure efficacité alimentaire

La supplémentation en Levucell SC en conditions de stress thermique sévère (index TH moyen= 80) permet d’augmenter significativement l’efficacité alimentaire de 7 % de lait corrigé par l’énergie/ Msi, (équivalent à +120 g de lait/ Kg MS ingérée). (© DR)

Un essai indépendant réalisé en condition de stress thermique élevé montre que la levure vivante spécifique pour ruminants Levucell SC, de la souche S. cerevisiae I-1077 sélectionnée avec l’Inra, peut aider à limiter l’impact du stress thermique sur les performances des vaches laitières. D’après la société Lallemand, cette souche améliorerait l’efficacité alimentaire jusqu’a 7 % en plus (+7 % de lait corrigé par l’énergie/ Msi, équivalent à +120 g de lait/ Kg MS ingérée).

Maitriser le pH du rumen

D’autre part, « le stress thermique est propice à l’acidose sub-clinique. L’ajout de levures permettrait un meilleur contrôle du pH du rumen ». L’étude menée par l’Université d’Arizona, a montré que dans le lot recevant l’additif à base de levures, le nombre de vaches en situation d’acidose sub-clinique, c’est à dire avec un pH ruminal inférieur à 5,8 ou avec un taux de lactate élevé, est significativement plus faible que pour le lot témoin qui n’a pas ingéré les levures. D’après Lallemand, l’ajout de Levucell SC augmenterait la marge sur coût alimentaire.

Quelques exemples concrets de l’effet du stress thermique sur la production laitière Niveau de stress Exemple de couple T-H Durée d’exposit° (h/jr) Perte de production kg/h kg/vache/jr Seuil critique Index TH [68-71] 22°C - 50% 4 -0,283kg/h - 1,1kg /vache/jr Stress moyen à modéré Index TH [72-79] 25°C - 50% 9 -0,303kg/h - 2,7kg/ vache/jr Stress modéré à sévère Index TH [80-89] 30°C - 75% 12 -0,322kg/h -3,9kg/ vache/jr Stress sévère index TH [90-99] 34°C - 85%    Non mesuré  Exemples de pertes de production liées aux différents niveaux de stress thermique (d’après Burgos Zimbelman & Collier, 2011).

 

Nouvelle échelle d’index TH et niveaux de stress thermique équivalents : jaune = seuil de stress thermique, orangé : stress moyen à modéré, rouge : stress modéré à sévère, violet : stress sévère. Au-delà d’une vingtaine de degrés, les vaches souffrent de la chaleur. (© DR)